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Il meurt lentement

Il meurt lentement
celui qui détruit son amour-propre,
celui qui ne se laisse jamais aider.

Il meurt lentement
Celui qui ne change pas de cap,
Lorsqu’il est malheureux
Au travail ou en amour,
Celui qui ne prend pas de risques
Pour réaliser ses rêves,
Celui qui, pas une seule fois dans sa vie,
N’a fui les conseils sensés.

Il meurt lentement
Celui qui évite la passion
Et son tourbillon d’émotions
Celles qui redonnent la lumière dans les yeux
Et réparent les cœurs blessés

Il meurt lentement
Celui qui devient esclave de l’habitude
Refaisant tous les jours les mêmes chemins,
Celui qui ne change jamais de repère,
Ne se risque jamais à changer la couleur de ses vêtements
ou qui ne parle jamais à un inconnu

Il meurt lentement
Celui qui ne voyage pas,
Celui qui ne lit pas,
Celui qui n’écoute pas de musique,
Celui qui ne sait pas trouver
Grâce à ses yeux.

Risque-toi aujourd’hui !

Vis maintenant !

Agis tout de suite !

Ne te laisse pas mourir lentement !
Ne te prive pas d’être heureux !

Traduction d’un texte de Pablo Neruda, Prix Nobel de Littérature 1971

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